Est-il possible de vivre autrement, de sortir des sentiers balisés pour arpenter les chemins de traverse, issues de secours et itinéraires bis d’un destin tracé par les normes familiales, politiques, historiques, religieuses ou sociétales qui nous déterminent ?
Les (anti)héros de nombreux romans contemporains se situent dans ces moments de bascule, dans ce temps des possibles où le reniement, la résistance ou l’utopie constituent autant de possibilités de se réinventer soi-même. Des alternatives parfois choisies, souvent subies, qui placent l’individu dans les marges, et remettent en cause sa « place dans le monde », en même temps qu’elles lui assurent un espace de liberté et de révolte. Par le regard différent qu’elle porte sur le réel, la littérature opère ce pas de côté qui contribue à la nécessaire « extension du domaine de la lutte ». Pour faire de la littérature le sport de combat qu’elle doit être, le rôle des écrivains, des intellectuels et des artistes est encore – et toujours – de sortir des rails pour proposer des lignes de fuite et inventer un plan B…