L’œuvre de Robert Guédiguian est aujourd’hui d’une richesse incontestable, composée de vingt films, dont le dernier, La Villa, met une nouvelle fois en scène l’Estaque, quartier de Marseille qui l’a vu naître, à l’heure où le libéralisme sauvage menace cet idéal de vie fait de fraternité, et où arrive une population de migrants. Toutes ces années de création, avec de nombreux succès dont l’un considérable, celui de Marius et Jeannette, n’ont pas fait dévier le cinéaste de son point de vue initial, forgé dans le milieu ouvrier et communiste dont il est issu. à l’occasion des quarante ans de cinéma du réalisateur, et de la parution du livre de Christophe Kantcheff, qui lui donne la parole et déplie les thématiques contenues dans son œuvre, il nous semblait nécessaire d’en réaffirmer la puissante visée morale et politique.