Dans les romans de Julia Kerninon, les femmes ne renoncent pas à l’exigence de leurs désirs. Grandes amoureuses, elles paient le prix de relations incandescentes à l’instar d’Ottavia, qui mène tout de front dans le roman Sauvage, devenir cheffe cuisinière comme son père, être à la hauteur de l’héritage, aimer, fuguer, enfanter, se consumer sans se perdre, entre l’Italie et Paris. Une héroïne qui fait écho à celles des romans d’Eric Reinhardt qui tentent de trouver leur place face aux hommes parfois défaillants. Dans Sarah, Suzanne et l’écrivain, il est question d’abandon, de dépendance, d’argent, de rupture, mais jamais d’effacement. Deux écrivains qui questionnent autant le couple que l’écriture du couple dans ses jeux de miroirs.
Rencontre modérée par Régis Penalva